Voir en (1) la présentation des appellations Jeres et Montilla Moriles
Vins de Jerez et Montilla-Moriles Accompagnés de deux cigares cubains
Notre dégustation
Tout d’abord, un blanc « seco mediante »
« Fermentacion Lenta » 100% pedro ximenez 2017
Un vin totalement bluffant, étonnant, surprenant. Il a été élevé durant 9 mois en fûts de chêne français après une récolte tardive en plusieurs tries (comme à Sauternes). A chaque réception de raisins, ceux-ci sont ajoutés sur le chapeau, durant la fermentation déjàcommencée par lespremiers apports deraisins. Il est resté sur ses lies six mois dans les barriques. Ce « seco mediante » (il a conservé un peu de sucre résiduel) présente une couleur déjà en évolution et, en bouche, un goût légèrement oxydatif. Il titre 14°. Nous avons beaucoup apprécié…
La Buena Vida 33,64€
« Solear », Manzanilla de Sanlúcar de Barrameda (Barbadillo)
Grand classique de cette appellation, Barbadillo en étant le principal producteur (500 ha de vignes). Il est resté six années sous son voile protecteur (« flor ») en barrique. Frais, touche minérale, pointe subtilement salée. A boire bien frais (8°), c’est l’apéritif idéal avec coquillages (coques, palourdes), crevettes à la plancha.
Vinespa environ 10 € bouteille 75 cl
« Solear », Manzanilla pasada « en rama », saca de primavera 2019 (Barbadillo)
“En rama” signifie que le vin a évité au maximum tout traitement avant sa mise en bouteille. Il est non filtré : bref, de la ”botta” (tonneau) au verre ! Cette mise de printemps a longtemps été élevée en fûts. Notes de fruits secs, agréable (et typique) touche boisée, évocations salines.
Vinespa, en bouteille de 37,5 cl sur commande environ 17 €
Tio Pepe, Fino “en rama”, Gonzalez Byass
Ce très important producteur basé à Jerez de la Frontera produit également un peu d’une qualité “en rama”. Cinq ans minimum d’élevage selon, bien sûr, le principe de la solera, sans collage, sans filtration. On ne prendra que le cœur, la partie centrale, de la « botta » durant le printemps, saison où les levures (pour la formation de la « flor ») sont les plus actives. C’est un Fino, donc moins « aérien », plus structuré que la Manzanilla.
Cinoco- Palais du Vin environ 18-20 €
Amontillado seco, Gutiérrez Colosia (à Puerto de Santa Maria)
Voila un vin qui débute son élevage comme un Fino (sous « flor ») avant un élevage en phase oxydative. Couleur ambrée, nez et bouche marquées par les fruits secs (la noix) et le moka. 18° d’alcool (15° pour Fino et Manzanilla). Dans l’assiette ? A essayer, des rognons de veau « à la liégeoise » et aussi avec une crème d’artichauts ou de topinambours. A boire vers 15-16°.
La Buena Vida 9,97€ (bouteilles de 37,5 cl).
Oloroso seco, Guttiérez Colosia (à Puerto de Santa Maria)
Sans élevage sous ”flor”.Vieillissement oxydatif selon le système de la solera (de 15 ans). Couleur sombre, bouche concentrée de fruits secs (noix, figue). A boire vers 16° en compagnie, par exemple, de fromages bleus.
La Buena Vida 15,59€ (bouteille de 75 cl)
Oloroso del Puerto , Almacenista, Lustau
La célèbre Maison Lustau propose, notamment, une gamme de vins sous signature d’”almacenistas”. Ce sont de petits producteurs sélectionnés n’ayant souvent pas d’infrastructure commerciale. Cet Oloroso (signé José Luis González Obregón) a été produit en 110 « bottas » élevées dans une cave d’El Puerto de Santa Maria. Riche (20°), très concentré, de couleur très sombre, aux notes boisées, balsamiques, il se boit vers 16° avec viandes rouges et gibier à plume. Oui, il faut essayer !
Environ 22 à 25 € bouteille de 50cl decantalo.com
Palo Cortado Marqués de Poley « en rama », Montilla-Moriles, Toro Albalá
100% pedro ximenez de vignes plantée sur des sols calcaires (« albarizas »). Le Palo Cortado est un vin qui allie la délicatesse aromatique de l’Amontillado et la corpulence de l’Oloroso. Rond, profond, ample mais aussi frais et même doté d’une acidité en finale de bouche. Etonnant ! Titrant 18°, il a été élevé dans une solera de 80 ans.
La Buena Vida 16,20€ (bouteille de 50 cl).
Palo Cortado de Jerez, Almacenista, Lustau
Cayetano del Pino y Cia est le producteur de ce Palo Cortado (21°) élevé dans une cave de Jerez de la Frontera. Davantage puissant et concentré que le précédent, il est à déguster pour lui-même. Un vin de méditation en quelque sorte.
Environ 25 € bouteille de 50cl decantalo.com
Finest Old Harvest Medium, Ximénez-Spínola
100% pedro ximenez pour ce Jerez provenant d’une solera de 1964. « Directement de la barrique à la bouteille » est-il mentionné sur l’étiquette. Riche en sucre, de caractère oxydatif, il offre ses évocations de fruits confits et de figue (17° d’alcool). A boire vers 15°. A goûter avec des fromages bleus, du chocolat noir, une glace à la vanille.
La Buena Vida 26,23€ (bouteille de 50cl)
Et les cigares?
Avec la complicité de Cubacigar-Benelux, nous avons agrémenté cette dégustation de deux cigares de l’île.
Avec « Fino » et « Manzanilla », un Hoyo de Monterrrey Epicure N°2, grand classique de cette marque qui propose une gamme précise allant davantage sur l’aromatique que la puissance, cette dernière étant modérée. Voilà un cigare que l’on peut presque qualifier d’initiatique dans la vaste palette de la production cubaine. Mais qui plait aussi néanmoins aux amateurs chevronnés : et ce n’est pas un paradoxe.
Fortaleza (puissance) : 6,5/10
Prix : 12,60€
Avec « Amontillado », « Oloroso », « Palo Cortado », un Petit Edmundo de Montecristo. Ce petit robusto s’exprime par de la puissance, oui, mais retenue, sans excès. Savoureux, plein, on lui reconnaît également une qualité constante dans sa production.
Fortaleza (puissance) : 7,5/10
Prix : 11,80€
Les 3 dégustateurs